Page:Galopin - Le Docteur Oméga, 1906.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
LE DOCTEUR OMÉGA

La faim nous tourmentait de plus en plus… et la soif venait s’ajouter à notre torture :

— Ma foi, dit Fred, si l’on ne nous donne rien à manger, je prends un de ces vilains macaques et je le « boulotte ».

— Patience, mon ami, dit le docteur… Ne te livre pas encore à quelque excentricité…

— C’est joli à dire… mais j’ai une faim de cannibale… si encore nous pouvions sortir… il doit bien y avoir des animaux dans ce pays-là…

À peine avait-il achevé ces mots que quatre Martiens entrèrent, roulant devant eux un petit chariot de fer recouvert d’une plaque de verre…

L’un des Mégalocéphales s’approcha du docteur et le toucha en disant :

Babaïo

Il tira alors la plaque de verre qui recouvrait le chariot et nous aperçûmes une quantité de petites boules de couleur, assez semblables à des billes…

Babaïo, répéta le Martien.

Puis il prit une boule et l’avala.

— Eh parbleu ! s’écria le docteur, mais ces boulettes sont tout simplement des pilules nutritives… essayons-en toujours.

Et nous nous mîmes à puiser dans le coffre.

Notre faim se calma instantanément… mais la soif nous desséchait toujours le palais…

Un des Mégalocéphales ouvrit alors un petit compartiment ménagé dans une des parois de la boîte et nous indiqua des lamelles jaunes qui ressemblaient assez à des morceaux de colle à bouche. Nous en absorbâmes chacun une douzaine…

Ô miracle ! notre soif s’éteignit… aussitôt ! et nous ressentîmes au palais une délicieuse fraîcheur…