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LE DOCTEUR OMÉGA

pas, un jour, dans ce pays enchanté, à reconstruire un nouveau Cosmos… courage !… espoir… mes amis !…

Notre véhicule venait de toucher le sol ; les chaînes qui le maintenaient se décrochèrent et il reprit sa course folle…

Bientôt une montagne se dressa devant nous… Le docteur et moi nous attendions encore à être saisis par un engin monstre, mais, à notre grand étonnement l’automobile en pleine vitesse aborda victorieusement cette rampe presque verticale et la gravit en un clin d’œil…

Nous nous trouvâmes alors en face d’un palais qui dressait dans le ciel rouge ses tours et ses dômes de fer et dont les portes merveilleusement ouvragées affectaient la forme de fleurs de lys ou de trèfles.

Elles ne s’ouvraient point en roulant sur leurs gonds, mais se levaient et s’abaissaient comme des rideaux de théâtre…

Des guirlandes de pierres précieuses couraient autour de l’édifice et retombaient gracieusement sur des chapiteaux faits d’un métal vert aux tons changeants…

Notre véhicule pénétra dans une cour qui avait la forme d’un trapèze et aussitôt une nuée de Martiens se rangea le long des murs en agitant des sortes de grelots qui rendaient un son étouffé.

Les Mégalocéphales nous invitèrent gracieusement à mettre pied à terre et nous nous dirigeâmes, au milieu d’une foule enthousiaste, vers l’intérieur du palais…

Après avoir longé de longues galeries ornées d’ouvrages en fer, nous parvînmes à une salle immense dont je renonce à décrire la décoration tant elle était somptueuse et compliquée…

Un trône de métal bleu surmonté d’un dais de verre rouge s’élevait sous une voûte décorée d’une mosaïque de rubis et de topazes.