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LE DOCTEUR OMÉGA

Il y eut une bousculade, des cris, et nous vîmes plusieurs spectateurs rouler sur le sol en agitant leurs tentacules… En passant près d’eux, nous constatâmes avec surprise qu’ils avaient été atrocement brûlés…

— Que peut-il y avoir dans cette boîte ? demandai-je au docteur…

— Je n’en sais rien… mais je ne serais pas étonné que ce fût du radium.

— Du radium… ici ?

— Pourquoi pas ?… D’ailleurs je le saurai bientôt…

Et mon ami eut un petit clignement d’yeux, ce qui, chez lui, était de bon augure…

Une sorte de chariot automobile venait de s’avancer ; les « grosses têtes » nous invitèrent à y prendre place et montèrent à nos côtés.

Quand nous fûmes installés, un petit chauffeur appuya son tentacule droit sur un déclic et nous partîmes à un train d’enfer…

Le singulier véhicule dans lequel nous nous trouvions était de forme ovoïde, et roulait presque à ras du sol, non point sur des roues, mais sur des cylindres, à la façon de ces locomotives routières qui servent à écraser les cailloux sur les routes. Le moteur qui l’actionnait devait être des plus puissants, mais demeurait invisible… Malgré la vitesse à laquelle nous marchions, je pouvais cependant apercevoir la ville, si l’on peut appeler de ce nom une suite ininterrompue de sombres bâtiments de fer. Tantôt ils affectaient la forme de cônes, de pyramides tronquées ou d’aiguilles, tantôt ils figuraient des coupoles, des disques et des dômes…

Une vapeur bleue noyait de temps à autre ces constructions qui, vues ainsi à travers un léger brouillard, apparaissaient démesurément grossies…

Par instant des masses brillantes dont je ne pouvais distin-