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LE DOCTEUR OMÉGA

se leva enfin et, s’approchant de Fred, lui tira la barbe…

Le géant ne voulant pas être en reste d’amabilité posa alors sa dextre sur la tête du Martien, mais il avait la main terriblement lourde et le Mégalocéphale poussa un cri de douleur.

Pour réparer la gaffe de Fred, le docteur s’approcha et frotta avec d’infinies précautions le crâne huileux du petit homme…

Ses camarades parurent très touchés de ce geste, et ce fut dès lors au docteur qu’ils prodiguèrent toutes leurs amabilités.

J’eus aussi mon tour et répondis comme il convenait aux avances des horribles nains… J’avoue que nous devions être tous passablement grotesques et, quand je songe à cette première entrevue avec les Martiens, il m’arrive parfois de rire aux éclats…

Une chose inquiétait nos nouveaux amis… ils palpaient et tiraient nos vêtements, se demandant sans doute quelle était cette carapace bizarre qui n’adhérait pas à notre peau…

Je me rendis compte de leur étonnement et j’ôtai mon veston, mon gilet et ma chemise…

En voyant mon torse nu, ils se mirent à sauter comme des cabris, puis ils me posèrent tous, les uns après les autres, leurs froids tentacules sur la peau, ce qui me causa une sensation plutôt désagréable…

Cependant, on devinait qu’ils voulaient correspondre avec nous autrement que par des signes.

Un Mégalocéphale repoussant, avec une petite face plus ridée qu’un pruneau, toucha la tête du docteur et zézaya.

Zoûû…

Nous comprîmes aussitôt qu’en langage martien, une tête s’appelait zoûû…

Puis il posa successivement ses tentacules sur nos membres qu’il désigna par des mots barbares…