Page:Galopin - Le Docteur Oméga, 1906.djvu/171

Cette page a été validée par deux contributeurs.
165
LE DOCTEUR OMÉGA

Le malheureux sacrifié faisait des bonds désespérés pour échapper à notre étreinte.

Le docteur le saisit délicatement, le souleva de terre et, le mettant sur ses bras, le caressa en souriant comme il eût fait d’un petit animal inoffensif.

Un murmure de sympathie monta de la foule.

Les « grosses têtes » se concertèrent de nouveau et, après une discussion assez animée, nous vîmes un « Mégalocéphale » descendre résolument sur notre plate-forme…

Le savant martien ne semblait guère rassuré ; cependant il faisait assez bonne contenance… il sentait qu’on le regardait et il tenait à honneur de ne point passer pour un poltron. En sautillant, il s’avança vers le docteur et quand il ne fut plus qu’à un mètre de lui il prononça d’une petite voix cassée :

Pohogo !… Pohogo !…

Le docteur Oméga s’inclina cérémonieusement, toujours avec son Martien dans les bras, et répéta : Pohogo !…

Alors, le Mégalocéphale s’enhardit, il fit un petit bond à la façon des kangourous, et avançant les tentacules qui lui servaient de bras, il osa toucher notre vieil ami. Celui-ci sourit aimablement et, à son tour, promena doucement sa main sur la hideuse figure du pygmée…

Des cris s’élevèrent autour de l’enceinte…

Puis, une à une, toutes les « Grosses Têtes » descendirent sur la plate-forme où nous nous trouvions…

Les savants de la planète Mars venaient en corps nous rendre visite… certains maintenant que nous étions des êtres inoffensifs…

Ils s’avancèrent lentement en roulant leurs gros yeux à fleur de tête, puis ils s’assirent pour bien nous prouver sans doute que leurs intentions étaient toutes pacifiques.

Nous les imitâmes…

Il y eut un moment de silence, puis l’un des savants