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LE DOCTEUR OMÉGA

quand je reposai sur la plaque qui devait me servir de voiture, je fus aussitôt ligoté automatiquement sans que j’eusse pu me rendre compte du moyen que les Martiens employaient pour ce ficelage d’un nouveau genre…

Quelques minutes après, je roulais, couché sur le dos, à une allure qui me sembla des plus rapides…

Notre voyage dura environ une heure… peut-être plus… puis le chariot s’arrêta.

— Docteur !… docteur ! criai-je… êtes-vous là ?

Aucune voix ne me répondit.

— Docteur !… Fred !… Mes amis ! hurlai-je désespérément…

Je n’entendis qu’un grand murmure… une sorte de bourdonnement, puis un câble grinça et je me sentis descendre comme si j’eusse été jeté dans un ascenseur.

Peu à peu le jour s’atténua, puis un léger choc m’avertit que j’étais arrivé à destination.

Tant que j’avais été en plein air, entouré du docteur et de Fred, j’avais encore conservé une lueur d’espoir… Maintenant que j’étais seul, cloué sur mon chariot comme Damiens sur son lit de douleur, tout courage m’abandonna…

Cette fois… je le pressentais… c’était la fin…

Je regardai autour de moi ; je ne vis qu’une muraille unie sur laquelle couraient par instants des filets de lumière violette. Le trou par lequel j’étais descendu s’était refermé et j’apercevais au-dessus de moi un grand plafond convexe. L’atmosphère était considérablement lourde. Je ne sais pourquoi, j’avais l’idée que ce plafond, qui semblait de plomb, allait s’affaisser subitement pour m’écraser… Cela devint même une obsession et, à chaque minute, je m’attendais à le voir glisser vers moi.

Mais tout à coup le gouffre dans lequel je me trouvais s’éclaira insensiblement, et je vis des bandes de Martiens descendre comme des araignées le long de la muraille…