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LE DOCTEUR OMÉGA

Je ne me rappelle plus ce qui se passa ensuite, car je m’évanouis.

Quand je repris mes sens, mon valet de chambre baissait les stores pour me protéger du soleil qui donnait en plein sur mon lit. Je me frottai les yeux, jetai autour de moi un regard ahuri, puis j’examinai le plafond, les murs et les meubles ; à part la fêlure de la glace, je ne constatai rien d’anormal.

Cependant je n’étais pas encore rassuré et, comme mon domestique allait sortir, je le retins sous un prétexte quelconque… Je ne voulais pas rester seul…

Au moment où je m’apprêtais à me lever, je remarquai qu’un chat, un gros matou noir que je n’avais jamais vu chez moi, dormait au pied de mon lit. Effrayé probablement par le bruit de l’explosion, il s’était réfugié dans ma chambre… et, s’y trouvant bien, il y était resté…

Alors la lumière se fit dans mon esprit… Je compris tout… Ce poids que j’avais senti sur la poitrine… ce corps tombant sur le parquet… ces yeux brillants… oui… tout s’expliquait maintenant.

L’animal s’était couché sur moi… De là cette oppression que j’avais éprouvée… Il s’était ensuite placé au pied de mon lit et ces deux globes phosphorescents qui m’avaient tant effrayé… c’étaient ses yeux.

Tout cela s’était passé dans un demi-sommeil et mon pauvre cerveau, fortement ébranlé par les incidents de la journée, avait alors battu la campagne…

Je m’étais endormi en songeant au docteur Oméga et mon imagination s’était forgé des idées fantastiques, comme cela arrive souvent quand un fait vous a profondément frappé avec le sommeil.

Je me levai, pris un bain et me sentis presque calmé. Cependant, au bout d’une heure ou deux, je redevins nerveux,