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LE DOCTEUR OMÉGA

pouvaient mesurer de la tête aux pieds entre quarante et quarante-cinq centimètres ; leur figure, d’une couleur de chair jaunâtre, parcheminée, était bleutée autour de la bouche et du nez comme chez les orangs-outangs. Leur corps était, pour sa petitesse, assez volumineux et donnait à l’ensemble de l’individu une apparence de rotondité singulièrement cocasse. Ils avaient de gros yeux ronds sans paupières et leur nez prodigieusement retroussé laissait voir deux narines sanguinolentes.

On devinait toutefois que ces êtres grotesques ne devaient pas être dépourvus d’intelligence ; leur front était vaste, très bien conformé et leur regard avait quelque chose d’ironique…

En avant de la foule se tenaient quatre Martiens qui, à en juger par le respect dont on les entourait, devaient être des chefs… Ils nous montraient au peuple et faisaient des signes bizarres auxquels les petits hommes répondaient par des cris variés…

— Notre sort se règle en ce moment, dis-je au docteur…

— Oui, fit-il sourdement…

— Que vont-ils décider ?

— Il est à peu près certain qu’ils ne nous tueront pas tout de suite…

— Vous croyez ?…

— J’en suis persuadé… Voyez avec quel intérêt ils nous regardent ; avant de nous mettre à mal ils ne se feront pas faute de nous examiner en détail…

Le docteur avait vu juste.

Les quatre Martiens, qui paraissaient avoir sur la foule une grande autorité, s’approchèrent de nous, non sans effroi, et nous considérèrent avec une curiosité évidente qui se traduisait par de petits cris aigus et des gestes rapides.

À un moment, un des quatre nains s’approcha de moi et,