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LE DOCTEUR OMÉGA

avec la dignité sereine de dieux olympiens, quand nous trébuchâmes soudain et fûmes précipités sur le sol… Nous tentâmes de nous relever, mais des lacs menus nous entourèrent les membres et plus nous faisions d’efforts pour nous dégager, plus nous nous empêtrions dans l’espèce de filet métallique que les Martiens déroulaient sous nos pas… Bientôt nous fûmes pris comme de pauvres mouches dans la toile d’une araignée et nos bras et nos jambes se trouvèrent immobilisés…

Tout cela s’était passé si rapidement que nous n’avions même pas eu le temps de nous rendre compte de ce qui nous arrivait…

Quand nous fûmes réduits à l’impuissance, les Martiens se rapprochèrent et nous les entendîmes frapper le sol avec frénésie… M’étant alors retourné sur le côté, je vis qu’ils plantaient en terre des piquets de fer autour desquels ils enroulaient de nouveaux fils qui ne tardèrent pas à former comme une cage au dessus de nous !…

Cette fois c’en était fait… Nous étions prisonniers !…

Un espoir me restait. J’avais conservé ma carabine et je comptais bien dépêcher encore quelques-uns de ces horribles gnomes vers ce que nous appelons sur terre l’autre monde, lorsque je ressentis à la main droite une brûlure si douloureuse que je lâchai mon arme et les Martiens l’attirèrent à eux au moyen de crochets de fer… J’étais perdu… Une rage folle m’envahit et je me mis à hurler comme un fauve.

Effrayés par le bruit de ma voix qui dut leur paraître formidable, nos ennemis s’enfuirent dans toutes les directions… Mais cette panique ne dura qu’un instant et ils revinrent bientôt près de nous… Je les entendais glisser sur la terre… et ils poussaient un petit cri lugubre assez semblable à celui du chat-huant… Parfois ce cri s’atténuait et devenait alors une sorte de modulation confuse qui avait quelque chose d’im-