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LE DOCTEUR OMÉGA

— Il faut sortir ! rugit le docteur…

— Sortir !… m’exclamai-je…

— Aimez-vous mieux être brûlé vif… vous ne comprenez donc point que nous n’avons plus que cette ressource ?…

— Oui… murmurai-je… C’en est fait de nous… il n’y a plus qu’à choisir entre l’incinération ou… quelque torture peut-être plus épouvantable…

— Ah ! crédié, hurla Fred… je vous promets qu’on se défendra…

Et il s’empara d’un grand levier de fer… son arme favorite. Quant à moi, j’empoignai mon Winchester…

Le docteur prit un revolver Browning à balles explosibles et ouvrit précipitamment le hublot d’arrière…

D’un bond, Fred fut dehors, et commença avec son levier à exécuter de terribles moulinets… Quand nous le rejoignîmes, il avait déjà fait plus de vingt victimes et, tout en frappant à tour de bras, il monologuait de sa grosse voix de basse :

— Tiens ! attrape !… à toi, vilain macaque !… Ah ! les affreux singes, ils voulaient me cerner !… Ça ne prend pas… mes bichons !… Vous ne vous êtes pas levés assez matin pour cela… Tenez !… parez celui-là… et encore celui-là… et puis cet autre-ci !…

Et chacune de ses phrases était suivie d’un bruit indiquant que le levier avait touché juste…

Trois nains, noirs comme des Cafres, s’étaient jetés sur le docteur et allaient le percer à l’aide de lames effilées.

Mais le savant les avait prévenus et trois balles explosibles firent voler en éclats les têtes de ces agresseurs trop osés… De mon côté, avec mon Winchester, je fis une sérieuse trouée dans le flot serré des Martiens…

Déjà, nous chantions victoire, croyant nos ennemis en déroute, et nous nous apprêtions même à regagner le Cosmos