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LE DOCTEUR OMÉGA

obstacle devant nous. D’ailleurs j’apercevais d’autres lueurs très loin dans la plaine.

— Vous vous demandez d’où proviennent ces lumières, me dit le docteur en souriant…

— Ma foi oui…

— Regardez bien… elles s’élèvent, s’abaissent, filent tout droit, puis soudain décrivent des courbes.

— C’est vrai.

— Cela ne vous indique rien ?

— Ma foi… J’avoue…

— Mais, ce sont des êtres animés qui illuminent ainsi le ciel !

— Des hommes chauves-souris, sans doute, s’écria Fred en faisant un bond.

— Non… répondit le docteur… Tenez… levez les yeux…

Nous regardâmes à travers le hublot supérieur…

Une ligne de feu le traversa, puis une autre, et enfin nous distinguâmes deux grandes ailes flamboyantes…

— Ce sont des oiseaux lumineux, dit le docteur…

— Quel drôle de pays, murmura Fred… Ici ce sont les volatiles qui remplacent les becs de gaz… Qu’allons-nous voir encore ! Ah ! crédié ! c’est vraiment merveilleux tout cela… et c’est moi qui ne regrette pas mon voyage…

Mais mon attention était maintenant attirée par un autre spectacle. Dans le lointain, je venais d’apercevoir de grandes flammes bleuâtres qui montaient droit vers le ciel et retombaient brusquement pour s’élever de nouveau. On eût dit des jets de fontaines lumineuses.

Un bruit sourd, indéfini, lugubre, nous parvenait à travers l’enveloppe du Cosmos. J’ouvris un hublot et je crus parfaitement distinguer le choc de marteaux sur des enclumes…

— Que pensez-vous de cela, docteur ? demandai-je…

— Mon cher ami, c’est très simple. Nous sommes probablement aux portes d’une grande ville, une ville industrielle…