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LE DOCTEUR OMÉGA

Cette remarque, qui n’avait rien que de très logique, me plongea dans un abîme de réflexions… Jusqu’alors, nous avions pu triompher des habitants de la planète inconnue, mais que nous réservait l’avenir ?… Par une naturelle association d’idées, j’en vins à conclure que puisque certains Martiens avaient eu l’ingéniosité de se fabriquer des ailes, nous arriverions sans doute en des régions encore plus civilisées, plus instruites, où ces ailes seraient peut-être remplacées par des engins meurtriers et puissants… Il était évident, d’après ce que nous venions de voir, que ces terres inconnues recelaient des êtres très bien doués sous le rapport de l’intelligence…

Et je ne pouvais me défendre d’un léger frisson en songeant que, bientôt peut-être, toute cette science, toute cette force que nous apportions de la Terre, ne nous servirait à rien.

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Le Cosmos filait toujours…

Maintenant, nous avions la sensation très nette que nous approchions d’une ville…

En effet, la plaine n’était plus inculte comme celles que nous avions traversées jusqu’alors… Par-ci par-là, on voyait des quartiers de terre symétriquement alignés et de couleur différente… Ici, c’étaient des bandes jaunâtres, là, des rectangles rouges, plus loin, des carrés mauves et bleus, orangés ou roux ardent…

Il était certain que ce n’était pas le seul caprice de la nature qui avait ainsi distribué ces teintes, disposé ces divisions géométriques… Il n’y a que la main des hommes pour faire un semblable travail…

Cependant, ce qui nous étonnait, c’était de n’apercevoir aucun être vivant.

Et, chose curieuse, il nous semblait que par instants, on