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LE DOCTEUR OMÉGA

Mais bientôt une nuée de ces montres voleta autour de nous en poussant des cris que je ne puis mieux comparer qu’à ceux du paon…

— Allons… en route, dit le docteur. Il n’est pas prudent de rester au milieu de ces sauvages…

Fred mit le moteur en marche et l’automobile s’ébranla…

Cependant elle avançait à peine… On eût dit que, sur le sol quelque chose d’invisible la retenait…

Je jetai un coup d’œil par le hublot d’arrière, et ne pus retenir un cri d’horreur…

Le sol que nous foulions était tapissé de gros serpents noirs qui se roulaient, se tordaient en d’affreuses convulsions… Il y en avait des centaines… que dis-je… des milliers et le docteur fut obligé de mettre l’auto à la quatrième vitesse pour franchir au plus vite ce tapis de reptiles.

Quand, enfin, nous eûmes retrouvé un terrain moins dangereux, le savant ralentit l’allure et, se tournant vers nous :

— Eh bien ! comprenez-vous maintenant pourquoi les Martiens que nous venons de voir ont été obligés de se fabriquer des ailes ?…

— Pour éviter les serpents, parbleu… répondis-je en riant…

— Oui et cela n’est déjà pas si bête… La région que nous venons de traverser est peuplée de boas terriens, de reptiles rampants qui ne peuvent, à cause de leur conformation, monter aux arbres comme nos serpents terrestres… Ce sont plutôt d’énormes vers, dont l’étreinte doit être des moins agréables… Pour éviter les caresses meurtrières de ces hideux ennemis, les Martiens se sont confectionné des ailes et ont construit leurs maisons dans leurs arbres… Nous approchons du foyer de la civilisation martienne, conclut sentencieusement le docteur.