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LE DOCTEUR OMÉGA

phoques lorsqu’ils remontent à la surface de l’eau après une longue plongée…

— Ces animaux-là ne doivent pas être bien terribles, dit Fred.

— Peut-être, répondit le docteur… mais il est plus prudent de les éviter… Entrer en collision avec eux pour s’assurer de leur résistance, ce serait courir le risque d’endommager notre véhicule, et une « panne » n’aurait rien d’agréable dans ces régions, bien qu’elles soient merveilleuses…

Bientôt les pachydermes ne furent plus à nos yeux qu’une petite ligne rosée qui, rapidement, s’atténua et se fondit sur l’horizon.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La chaleur commençait à se faire sentir. Nous relevâmes sur le thermomètre 12 degrés au-dessus et, après le froid sibérien que nous avions éprouvé, cette température nous parut plutôt élevée… La plaine s’incurvait maintenant et une chaîne de montagnes apparaissait à notre droite… L’herbe de la jungle avait changé de couleur ; elle tirait sur le rouge et les plantes qui y croissaient avaient des formes nouvelles… Bientôt nous entendîmes comme un bruit de cataractes et nous aperçûmes sur notre droite des torrents écumeux qui descendaient des rochers pour se jeter dans un lac immense sur lequel flottaient des bêtes étranges… De loin, on eût dit des cygnes, mais de près, l’illusion n’était plus possible.

Figurez-vous des oiseaux ayant des têtes de requin, des ailes dentelées, en forme de croissant, des cous ridiculement longs et flexibles, et vous aurez une idée des volatiles aquatiques des terres martiennes.

— Décidément… tout est laid ici, remarqua Fred, les hommes et les bêtes…

« Et tenez, ajouta-t-il en nous indiquant du doigt un arbre énorme… voyez encore les vilains oiseaux qui grouillent par ici.