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LE DOCTEUR OMÉGA

tamment le hublot d’arrière que nous avions ouvert pour nous donner de l’air.

— C’est ici que nous devons camper, dit le docteur… Poursuivre notre route serait de la dernière imprudence… nous ne pouvons plus maintenant voyager la nuit.

Nous nous arrêtâmes donc et Fred alluma le réchaud à alcool.

— Après avoir dîné, dit le docteur, nous prendrons le quart à tour de rôle… mais il faudra ouvrir l’œil, et le bon, car il pourrait se faire que ces régions donnassent asile à des ennemis.

Nous mangeâmes d’assez bon appétit et, après avoir pris chacun une tasse de thé arrosé de rhum, nous réglâmes les heures de quart.

Ce fut moi que le sort désigna pour veiller le premier à la garde du Cosmos.

Le docteur et Fred s’étendirent sur leur couche et ne tardèrent pas à ronfler bruyamment.

J’allai me poster au hublot d’avant et plongeai mes yeux dans l’obscurité. Après quelques minutes d’observation, il me sembla remarquer dans l’ombre des points lumineux qui s’atténuaient de temps à autre pour reparaître bientôt avec plus d’intensité.

On eût dit des étoiles rouges posées à ras du sol. Cela commença à m’intriguer sérieusement.

Une sorte d’appréhension vague, de crainte indéfinie s’était emparée de moi.

Je n’osais cependant réveiller mes compagnons, mais j’avais la persuasion qu’un nouveau danger nous menaçait. Ne devait-on pas s’attendre à tout sur cette terre inconnue ?

Je quittai le hublot d’avant pour aller regarder à un autre et j’aperçus encore dans l’obscurité les mêmes étoiles rouges que j’avais déjà observées.