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LE DOCTEUR OMÉGA

Ces monstres faisaient entendre en rampant un sifflement formidable.

Le Cosmos les avait tout d’abord effrayés, mais, voyant sans doute qu’il ne bougeait pas, ils s’enhardirent et arrivèrent en glissant jusqu’à lui.

Bientôt nous fûmes environnés d’une bande de boas qui tournoyaient, se dressaient, bondissaient, dardant sur nous leurs yeux sanglants.

Le docteur manifestait une véritable inquiétude.

Je remarquai même qu’il tremblait légèrement :

— Mes amis, nous dit-il d’une voix saccadée, ces serpents sont capables de briser nos vitres de répulsite.

— Et de pénétrer dans le Cosmos

— Oui… répondit-il en hochant la tête.

— Alors !… que faire ?

— Je me le demande…

— Si nous repartions ?…

— Ils arrêteraient notre marche… Ils sont nombreux… il y en a des milliers…

Nous demeurions atterrés.

Je n’avais pas prévu la terrible situation qui s’offrait à nous, et j’avoue que je regrettai presque à ce moment que le Cosmos n’eût pas été broyé par le bolide ou éventré par les hommes sous-marins.

J’ai toujours eu pour le serpent une invincible répulsion… je me souviens qu’étant jeune je m’évanouissais en apercevant une inoffensive couleuvre ou un minuscule orvet. Ceux qui me lisent se rendront facilement compte de l’état de frayeur dans lequel je devais me trouver.

Déjà les boas martiens entouraient le Cosmos. Il y en avait autour de la coque, autour des roues, et leur nombre augmentait à vue d’œil.

Je m’étais accroupi dans un coin du véhicule et je