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LE DOCTEUR OMÉGA

que nous pourrions sans danger nous aventurer dans la plaine.

Nous allions même sortir de notre véhicule, quand soudain Fred nous fit remarquer de longues lignes scintillantes qui, par instants, zébraient la jungle.

— Tenez, docteur, dit-il, regardez… on dirait que cela marche…

Et, en effet, les herbes avaient par instants des frémissements rapides et des étincellements suspects.

Le docteur Oméga, très intrigué, regarda quelques instants puis, après avoir froncé le sourcil, il s’écria :

— Mais ce sont des serpents… des serpents énormes… voyez leurs écailles qui brillent au soleil.

Il n’avait pas achevé ces mots qu’un monstre hideux venait raser les flancs du Cosmos, et nous n’eûmes que le temps de refermer précipitamment le hublot.

C’étaient bien en effet des reptiles que nous avions devant les yeux, mais jamais nous n’avions vu des bêtes aussi horribles, aussi gigantesques.

Les serpents martiens avaient une tête absolument triangulaire.

Ils étaient d’une couleur rose pourprée et portaient sur le dos de grandes taches, tantôt noires, tantôt d’un brun marron, souvent d’un bleu d’acier.

Des bandes de couleur blanche traversaient leur région lombaire, et, entre chacune d’elles, se montrait un disque rougeâtre entouré d’anneaux verts.

Ces ophidiens pouvaient avoir vingt mètres de long.

Leur langue, très protractile, se terminait par un double filet semi-cartilagineux et très mobile et leurs yeux, dépourvus de paupières, étaient d’un rouge très vif.

Quant à leur corps flexible, cylindrique dans la plus grande partie de son étendue, il était terminé par une queue assez semblable à celle des poissons.