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LE DOCTEUR OMÉGA

— Est-ce que ce n’est pas un obstacle que nous apercevons là-bas ?…

Et, suivant la réponse que lui faisait notre compagnon, le docteur avançait lentement ou contournait l’objet suspect.

Au bout de cinq heures, nous avions cependant parcouru une jolie bande de terrain.

Le sol n’était plus le même.

Les roues de l’automobile ne dérapaient plus dans cette sorte de cendre que nous avions rencontrée précédemment.

Nous étions sur un terrain plat, résistant, et, pour la première fois depuis que nous avions quitté les régions polaires, nous aperçûmes des animaux qui s’enfuyaient à notre approche.

L’obscurité ne nous permettait pas de les bien distinguer, cependant ceux qui passèrent à proximité des rayons de notre phare nous parurent étranges.

On eût dit des kangourous ailés !

Quand le jour parut, nous approchions d’une grande plaine rousse, légèrement déclive, à l’extrémité de laquelle s’élevaient des masses sombres.

— Ne pensez-vous pas, dit le docteur, qu’il serait prudent de stopper ici, car avec le jour la végétation martienne va reparaître, et nous nous trouverons bientôt en face d’une forêt.

— Faites comme vous voudrez, répondis-je.

Le paysage avait entièrement changé.

Partout des buissons bizarres se dressaient entre les bancs de neige que le soleil faisait fondre peu à peu.

Par-ci, par-là, nous remarquâmes quelques cactus vivaces qui avaient résisté au froid de la nuit.

Le soleil mettait sur cette plaine monotone des tons jaunes et bleuâtres.

— Nous pourrions, dit le docteur, avancer un peu et