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LE DOCTEUR OMÉGA

— Après ?…

— Que ferons-nous de la carcasse anti-gravitationnelle ?… nous ne pouvons la laisser reprendre son vol à travers l’espace…

— C’est évident… mais nous n’avons qu’à la fixer au sol… nous la retrouverons à notre retour.

— Oui… C’était bien mon idée tout d’abord, mais j’avais compté sans ces diablotins qui nous entourent… et quand nous reviendrons ici notre enveloppe aura certainement disparu.

— Que faire alors ?

— Je me le demande…

La situation était grave.

Pour la première fois, je m’aperçus que l’exploration à laquelle j’avais pris part serait probablement la dernière de ma vie…

Quelle folie, aussi d’avoir quitté cette Terre, sur laquelle j’étais si bien, pour venir dans des régions désolées où la mort nous guettait à chaque pas !

Et malgré moi, je songeai à mon cottage et à mon pauvre Stradivarius.

Le docteur allait sur le rivage, les mains au dos, haussant de temps à autre les épaules…

Parfois il s’arrêtait net et se frappait rageusement le front ou bien hochait douloureusement la tête.

Tout à coup je le vis s’arrêter, se pencher, se mettre à plat ventre, puis examiner attentivement la mer.

Que voyait-il ?

Je courus à lui et m’accroupis à ses côtés.

En m’entendant venir il s’était écrié :

— J’ai trouvé… oui… oui… j’ai trouvé !

Et, s’étant relevé tout joyeux, il m’apprit qu’il avait découvert une cavité sous le roc et que, si elle était assez