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LE DOCTEUR OMÉGA

Les gnomes s’enfuirent avec rapidité en sautant à la façon des kangourous et allèrent rejoindre leurs compagnons.

Il était temps que nous arrivions.

Les Martiens avaient déjà déchiqueté trois des amarres du Cosmos.

Une armée de rats n’auraient pas mieux travaillé.

Un de nos filins s’était même complètement rompu.

Quelques minutes de plus et nous ne retrouvions plus notre projectile.

En songeant à cette terrible éventualité, nous ne pûmes nous défendre d’un frisson.

Avec le Cosmos se seraient enfuis tous nos espoirs !…

C’était l’exil !… l’exil perpétuel en ces régions pleines de mystère.

Et, inévitablement, c’était la mort !…

Nous nous regardâmes tous les trois et nos yeux se mouillèrent.

Cependant, le docteur semblait soucieux.

Je n’osais l’interroger, car lorsqu’il était plongé dans ses méditations il était inutile de lui adresser la parole.

J’attendis donc.

Quand enfin il tourna vers moi ses petits yeux clignotants, je lui dis :

— Qu’avez-vous donc ?… mon ami.

— Ah ! me répondit-il, je suis bien inquiet, monsieur Borel… le cas qui se présente était depuis longtemps prévu mais je ne croyais pas que nous rencontrerions tant de difficultés…

Pour nous lancer à travers les plaines de Mars, il est nécessaire que nous enlevions notre cuirasse de répulsite…

— Eh bien ? Grâce à votre système de coulisses, il me semble que c’est facile.

— Oui… très facile… mais après ?…