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LE DOCTEUR OMÉGA

C’étaient les habitants de Mars !…

— Oh !… comme ils ont de drôles de têtes ! s’écria Fred.

Effectivement, les Martiens n’étaient pas précisément ce que l’on peut appeler de beaux spécimens de la race humaine.

Ils étaient tout au plus hauts de cinquante centimètres et leur corps était supporté par de petites jambes graciles, conformées comme des pattes de sauterelles…

Leur tête énorme et ronde ressemblait à une boule… Deux yeux verts convexes et cerclés de rouge éclairaient leur face blafarde…

À la place du nez ils avaient une petite trompe recourbée et leur bouche sans lèvres affectait la forme d’un losange.

Au lieu de bras ils possédaient de longs tentacules qui se tortillaient affreusement avec de petits sifflements.

Leur corps paraissait diaphane et luisait comme une vessie enduite de graisse.

En marchant ils imitaient le bruit que font les coléoptères avec leurs élytres.

Ces êtres immondes ne m’inspiraient point de frayeur, mais plutôt un profond sentiment de dégoût… Je redoutais leur contact comme on craint celui d’une araignée ou d’un rat…

Le nombre des Martiens augmentait à vue d’œil… il en sortait de partout… On eût pu croire qu’à chaque seconde la terre en vomissait des centaines.

Le docteur très calme les observait curieusement en naturaliste qui se trouve tout à coup en face d’animaux inconnus…

Quant à Fred il riait aux éclats et envoyait à l’armée martienne force quolibets.

Il était visible que ce petit peuple était fort courageux et qu’il n’allait pas hésiter à nous livrer combat…

Le docteur Oméga, très humanitaire, essaya de parlementer… Nous le vîmes faire des gestes rapides, étendre les