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LA TÉNÉBREUSE AFFAIRE

criminels et il tirait déjà des plans… Ainsi, sans le vouloir, le chauffeur se livrait peu à peu…

Ayant achevé de se raser, Slang s’approcha du rideau de lustrine ; il en fit courir les anneaux sur une tringle et son modeste vestiaire m’apparut.

J’eus un violent battement de cœur.

La rangée de chaussures soigneusement cirées étincelait à mes yeux. Il y en avait quatre paires exactement ; dont une de snow-boots caoutchoutés.

Slang décrocha un pantalon à carreaux, l’enfila avec méthode, puis il revint aux chaussures, se courba et parut se consulter.

Je ne perdais pas un seul de ses mouvements. Il prit d’abord une paire de brodequins lacés de forme américaine, les soupesa et les remit en place.

Des bottines à boutons se trouvaient à côté : ce furent celles-là qu’il choisit.

D’un rapide revers de manche, il les débarrassa d’une poussière d’ailleurs imaginaire et vint les poser au pied d’une chaise.

— Mâtin ! m’extasiai-je… tu te mets bien, toi… tu es chaussé comme un lord !

— Voilà comment nous sommes, nous autres… répondit Slang avec un petit clignement d’œil… on ne se refuse rien…