Cette solution me satisfaisait provisoirement, mais une autre aussitôt se présenta à mon esprit : le meurtrier pouvait très bien aussi être un domestique à qui son maître, comme c’est l’usage, donnait ses vieux effets.
Et je m’arrêtai à cette idée avec plus de complaisance.
Je ne sais pourquoi les domestiques me paraissent a priori suspects. Leur connaissance des lieux et des habitudes de ceux qu’ils servent les mettent toujours dans une situation particulièrement avantageuse, s’ils sont malintentionnés. Il y a plus : ils forment entre eux une redoutable franc-maçonnerie qui tend, de jour en jour, à se transformer en syndicats actifs. Ils n’ignorent rien de ce qui se passe chez leurs maîtres respectifs et en admettant qu’il ne se trouve qu’un valet malhonnête sur mille, celui-là aura sous la main, en ses neuf cent quatre-vingt-dix-neuf camarades, autant d’indicateurs bénévoles qui lui faciliteront le coup à faire et cela le plus innocemment du monde.
Tout en conjecturant de la sorte, j’interrogeais soigneusement le sol autour de la trace que je venais de découvrir.