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LA TÉNÉBREUSE AFFAIRE

— Voyons, dis-je, examinons attentivement le cadavre.

M. Chancer était étendu sur le dos, le bras gauche allongé et le poing crispé ; une de ses jambes, la droite, se repliait sous le corps.

Chose curieuse ! le visage du mort était pourpre, presque violet au sommet du front et les yeux grands ouverts brillaient d’un éclat singulier.

Je collai mon oreille contre la poitrine de M. Ugo Chancer et, je dois l’avouer, j’éprouvai une réelle émotion en entendant un petit bruit étouffé, régulier et très rapide.

— Ah çà ! est-ce que je rêve ? fis-je en prenant le bras de M. Crawford… écoutez donc, je vous prie.

M. Crawford s’accroupit et écouta à son tour.

— En effet, murmura-t-il, on entend quelque chose… comme si…

L’expression effarée de son regard achevait la pensée que son trouble l’empêchait de formuler.

Soudain je haussai les épaules.

La montre !… c’était de la montre du mort que provenait ce bruit… d’une grosse montre de chasse semblable à celles qui se fabriquent