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LA TÉNÉBREUSE AFFAIRE

Je remerciai le brave gardien et très ostensiblement je fis mine de me coucher.

Le bonhomme me souhaita le bonsoir ; je lui rendis ses souhaits et il me laissa seul.

Neuf heures sonnaient à ce moment à l’horloge de Wellington Gaol qui possède, par parenthèse, un carillon des plus harmonieux.

Bien que très calme de nature et aussi par profession, j’étais, on le conçoit, d’une impatience fébrile.

Je n’osais pourtant mettre mon projet à exécution avant que les derniers bruits se fussent éteints dans la prison.

Il convenait d’agir avec prudence.

Je montai sur une chaise et jetai un coup d’œil par la fenêtre.

Des ombres passaient et repassaient dans une grande cour à demi obscure ; c’étaient probablement des gardiens qui allaient prendre leur service de nuit.

De temps à autre, j’entendais de longs appels, un grand bruit de verrous et par-dessus tout cela le ronflement sourd et régulier de la machine à vapeur qui distribue l’électricité dans la prison modèle de Wellington-Gaol.