double ; je crois que la curiosité qui s’adresse au génie n’exclut pas toute pudeur, et je n’ai pas voulu imposer au lecteur la vue de cette douleur exaspérée : celui-ci connaît, par le travail de M. Dupuy, la vie, l’exaltation, les tortures de Galois, et ne s’étonnera pas qu’il se soit plaint. Vers le milieu de la préface, la pensée se calme ; c’est de mathématiques qu’il s’agit ; la sérénité revient.
D. E. F. Bien que les trois morceaux ne se relient que d’une façon assez lâche au sujet traité dans ce qui précède, je les publie ici.
Les fragments D, E sont écrits sur une seule feuille (31,5 20), du même format, à peu près, que la lettre à Chevalier : dans la copie qu’a faite ce dernier, ils se suivent, séparés par plusieurs lignes de points. Ils devaient évidemment faire partie d’un même ensemble et Chevalier a mis au commencement la note suivante :
Je place ici quelques notes recueillies dans les papiers de Galois. Elles sont relatives à une série d’articles, sur les progrès de l’analyse pure, qu’il voulait publier dans un journal scientifique.
Dans le manuscrit de Galois, la pièce D occupe une grande page ; puis, la feuille étant pliée, la pièce E tient une (petite) page et demie. Le manuscrit est plein de ratures, de surcharges, de dessins à la plume, de taches d’encre ; quelques passages, comme on s’en assurera à la lecture, auraient besoin d’être retouchés ou complétés ; la difficulté même de la lecture m’a amené à dater approximativement le manuscrit ; en l’examinant à la loupe, j’ai aperçu quelques mots écrits à l’envers, et en le retournant j’ai pu distinguer ces mots, dont la disposition semble indiquer que Galois n’avait pas de goût pour le calcul mental :
jeudi | 29 | mars |
dimanche | 1 | |
lundi | 2 | avril |
mardi | 3 | |
jeudi | ||
vendredi. |
Le premier avril de l’année 1832 étant un dimanche, le doute n’est pas possible, puisque Galois est mort le 30 mai 1832.