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XVII



PUIS, ce fut un bruit lourd de pas qui la fit sursauter. Marcel Marcellin entrait, les mains tendues vers elle.

Il y eut d’abord un grand silence. Le matin monotone emplissait la maison. Tout semblait dormir, excepté un grand remous d’oiseaux qui montait et descendait et tournait, tournait encore dans l’éblouissement de la haute terrasse, et projetait de larges ombres sur les murs et le plancher de la chambre.

La petite main que tenait Marcel était tremblante. Elle essayait parfois de se dégager, mais il la tenait plus étroitement ; après quoi, elle était plus chaude et frémissante et semblait soumise.

Marthe rejeta en arrière ses cheveux dénoués qui lui brouillaient le visage. Il n’y avait qu’à regarder ses yeux limpides et tranquilles comme des mares d’eau pour se rendre compte qu’elle était résolue et qu’elle savait que l’heure décisive était venue. On apercevait dans ses prunelles une sorte de lueur claire qui paraissait venir du dedans et qui donnait à son calme visage un rayonnement intense.

Des bêlements de bêtes venaient de la forêt voisine avec un chant d’oiseau semblable aux sif-