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— Si tu n’étais pas là, dit Ganne en souriant, je crois que j’aurais peur.

Loubet lui prit affectueusement la main et murmura :

— Frère…

Soudain un aboiement joyeux secoua la nuit. Le vent annonciateur apporta la nouvelle. Le craquement des cloisons, le trouble des meubles agités, l’heureuse angoisse qui les prenait à la gorge précédèrent l’apparition de Marthe.

Elle venait, toute blanche sous la clarté lunaire. Autour d’elle flottaient des parfums et des voix. Elle entra précédée et suivie d’un cortège tumultueux et invisible.

Cependant, elle était légère comme une brume diaphane du marécage, et seule.

Les deux hommes fêtèrent son entrée. l\t y eut bientôt sur la table des boissons glacées et des fruits.

— Je m’ennuyais… puis j’ai eu peur. Alors, je suis venue…

— …

— Tout à l’heure une ombre est entrée chez moi, elle m’a parlé… elle avait des yeux dorés… des mains et un vêtement de lumière… Elle m’a