Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelques lignes sur le journal du camp. Puis, se tournant vers moi :

— Un rude gaillard, dit-il, courageux, discipliné…

— Je ne savais pas que vous lui aviez confié cette mission…

— Volontaire… Il s’est offert ce soir, à l’improviste…

Quand l’aube les sépare, les arbres, à nouveau, parlent entre eux. Ils pérorent comme des ménagères, encore mal éveillées, le matin, sur le pas de leur porte. La Nuit les a emmaillotés de longs fils blancs de brume. Ils secouent au vent leurs chevelures, où des duvets sont accrochés. Le jeune soleil, couché horizontalement, projette, entre eux, des chemins de lumière.

Les arbres, hâtant leur toilette matinale, s’en vont, à l’aube, vers les profondeurs mystérieuses. Autour d’eux, courent joyeusement les bêtes de la jungle ; sur leurs têtes, les oiseaux font cortège et crient sans arrêt.

Je voudrais, ce matin, comprendre les voix que disperse le vent dans les frondaisons froufroutantes… Ce ne sont que murmures et piaillements.

Voici le tracé des mineurs, au bord de la val-