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VII



QUELQUES coups frappés au volet éveillèrent Marthe. Trois coups légers, semblables au picotement du pic-vert sur un arbre, dans le lointain.

Dressée sur son séant, elle passa ses mains sur ses yeux, secoua ses cheveux épars, et s’aperçut qu’elle était nue. Elle caressa ses seins qui lui parurent plus lourds. La caresse l’abattit sur le lit moite. Elle ajusta le pyjama défait et ferma les yeux.

— C’est moi… il est l’heure, dit une voix. C’est la Lumière…

— Pas encore…

— Lève-toi… Les rêves du matin sont mauvais. Regarde… mes bras sont chargés de rayons dorés…

La Lumière, avenanle et fraîche, allait du lit obscur à la porte encadrée d’aurore. Sa chevelure phosphorescente laissait une poussière d’or sur son passage.

— Lève-toi… le soleil vient. On le voit poindre au bord du marécage.

— …

Marthe, le front sur l’oreiller, croyait dormir encore. Alors, la Lumière se pencha, souriante, et