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— Les femmes sont vêtues de brocarts chamarrés. Sur leurs seins battent des colliers de corindons, d’hyacinthes, de saphirs et de perles. Les traînes et les plis de leurs manteaux s’agrafent avec des diamants. Les étoffes précieuses, les gemmes et les joyaux… je te les donnerai.

— …

— Il y a, dans le palais d’El Dorado, un lit merveilleux, un lit très bas soutenu par des torsades de cristal. Sur les coussins de duvet de cygne, dans la fraîcheur des jets d’eau voisins, tu dormiras… tu dormiras…

Marthe et l’Indien s’acheminaient vers la Ville.

— Et toi ? dit-elle, tu seras là… pour toujours…

— Pour toujours…

Assise sur un tronc d’arbre mort, Marthe, la tête appuyée à l’épaule de l’Indien, écoutât encore les paroles magiques. Ses yeux brillaient d’orgueil et d’espoir.

Une voix retentit au bas du chemin.

— Marthe, ne m’abandonne pas…

Pierre Deschamps, mourant d’épuisement, se traînait, suppliant :

— Ne m’abandonne pas… Ah ! ne plus te voir jamais…