L
ES feuilles, agité
es au passage de Marthe, miroitent au soleil. Un court frémissement secoue la pénombre sous les arbres.
J’ai construit seul la maison qui m’abritera cette nuit ; quatre piquets de wara soutiennent les branches de palmier en forme de toit et le hamac qui est tout l’ameublement.
Il n’y a aucune raison pour que Marthe vienne ainsi troubler l’heure molle de la sieste. Immobile dans l’enveloppement ajouré et aérien du hamac, j’observe ses mouvements à travers mes cils baissés.
— je m’ennuie, dit-elle… Pourquoi ne parlez-vous pas ?
Elle lisse ses cheveux rejetés en arrière, elle sait que la coiffure basse convient à son visage régulier.
La fleur sauvage, qu’elle porte sur sa gorge, a de longs pétales qui pendent languisamment.
Les mains nouées au cordage du hamac, très haut, à la toiture du carbet, elle penche sur mon front ses joues fraîches. Il y a autour d’elle un parfum de plante verte. Ses yeux ont des lumières d’autrefois… Sa taille, grandie par l’effort des bras allongés, ondule, féline, comme une liane au passage du vent.