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nillier, palpitant et mou comme le vol d’un vampire.

Cependant, l’Indien debout, adossé à la cloison, les yeux chargés d’horreur, entrait en transes. Il était enveloppé de vapeurs phosphorescentes et haletait comme un lutteur au combat. Des traînées de matière lumineuse sortaient de l’extrémité de ses doigts ; il agitait les mains, et semblait ainsi manier les rubans de feux qui l’entouraient. Bientôt, il fut couvert d’un manteau de lave incandescente. Sa haute stature disparaissait sous le vêtement de boue éblouissante. Il était, dans l’encadrement de la nuit d’encre, comme une statue incendiée.

Puis, peu à peu, la matière embrasée s’étira en longs filaments qui remplirent la case de rayons élastiques, enchevêtrés et rigides. La lumière surnaturelle qui se dégageait du prodige s’éteignit lentement.

Les ombres noires qui voletaient encore, éperdues comme des ailes de vampires éblouies par le feu, s’apaisèrent, et, une à une, se dispersèrent.

Il n’y eut plus rien que du silence et de la nuit dans la case frémissante. Les hommes, tout à l’heure assemblés, avaient disparu. Avaient-ils suivi l’image de Marthe dans l’Au-delà mystérieux ?