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eux-mêmes ; il faut passer à califourchon ou dans l’eau jusqu’au ventre.

Les enchevêtrements de lianes forment, çà et là, d’énormes amas rappelant les vieux châteaux couverts de lierre.

Sur les murailles de feuillage vert, pendent des grappes de fleurs violettes ; parfois, les fleurs recouvrent tout le rideau et montent jusqu’au dôme.

Les vieux châteaux couverts de lierre ont revêtu un manteau violet, et c’est une fête…

Pierre Deschamps a brisé au maillet le fruit d’or qui se répand en poussière et en pépites. D’une boîte en métal, il sort un sac en peau de chamois dont il verse le contenu sur ses genoux.

— L’or vierge…

Comme un avare qui manie un trésor, il palpe la précieuse poussière. Ses doigts ouverts rampent et pénètrent dans le sable jaune.

— Aucun homme avant moi n’avait touché cet or… il dormait sous la terre… il m’appartient… nul ne l’avait vu avant moi… regarde comme il est pur.

Son visage tressaille. La passion qui l’anime est faite d’orgueil et d’avarice. C’est une joie contenue qui fait rire ses yeux.