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Les Saramacas, hostiles au travail de la terre, nous observent avec hauteur, vont et viennent, importants et ennuyés.

De temps à autre, Pierre Deschamps vérifie les plaques d’arrêt qui retiennent le mercure.

Peu à peu, le courant d’eau se ralentit. Il n’y a plus devant les plaques que du sable fin et de l’or amalgamé. Un homme brosse l’intérieur de la dalle et pousse le contenu dans un seau en bois à demi plein d’eau.

Sur une batée recouverte d’un linge, Pierre Deschamps verse avec précaution le sable et les boules blanches qui retiennent l’or. Il tord le linge ; le mercure filtre ; l’or amalgamé apparaît en culot, avec des grains de sable et quelques grenats.

La production est chauffée sur un poêle pour la débarrasser du mercure qui s’échappe en fumée. Il ne reste plus dans la main de Pierre Deschamps qu’une boule d’or semblable à un fruit jaune, rugueux et granulé.

Nous nous acheminons vers le camp sur la hauteur.

Le sentier est affreux ; sur la crique les ponts faits de troncs d’arbres flottent et tournent sur