Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Autour de nous, les hommes s’agitent et murmurent. Ils rangent avec une hâte affectée les objets du campement et se regardent en dessous.

Marthe dort. Pour ne la point éveiller, je feins à mon tour de dormir.

Je vois grandir la colère des mineurs qui nous montrent entre eux du regard.

Une injure, des menaces proférées à voix basse…

Je voudrais bondir, leur sauter à la gorge, et, comme un loup égaré surpris par la horde, combattre, et mordre, et tuer.

— Debout !…

Marcel Marcellin est là, devant moi, les yeux injectés de sang, la poitrine battant comme un soufflet de forge, les poings menaçants.

Marthe, dans un sursaut, s’est dressée. Étourdie et chancelante, comme si elle venait de recevoir un coup, je la vois pâlir et s’appuyer des deux mains aux épaules de Marcellin.

Que faire ?

La colère et la honte me tiennent frémissant, les yeux troubles, prêt à frapper, devant les hommes assemblés.

Une joie brutale brille dans tous les regards. Tous savent que le combat qui se prépare est