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XXXI


Il pleut sous un ciel gris et brûlant. La Mer récite, sous les larmes du temps, un chant monotone que j’écoute depuis des heures dans ma cabine.

Je ne peux rester sur le pont ouvert à la pluie et il y a trop de voix bavardes et curieuses dans le salon désert dont je suis le seul visiteur.

Ici, muré dans l’étroite cage blanche, je lis pour ne plus penser à Elle.

La fièvre me serre les tempes, je lis en écoutant la Mer. Les paroles du livre se mêlent au chant de la Mer…

Quelle vie est dans ce livre ! Des hommes sont là, vivants, qui parlent et s’agitent, qui aiment et qui se tuent !…

Et la Mer qui apporte le souffle de sa puissante vie sur le livre ensorceleur…

Mais tout cela est sans raison et ne s’explique pas. Pourquoi tant de vie puisque tout aboutit à des hommes et à des bêtes qui s’entre-tuent ?

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