Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XXX


Les jours s’en vont, pareils aux jours d’hier. La Mer et le Soleil monotone les remplissent.

Le Bateau, engourdi par l’été, s’enfonce en ronronnant dans la buée tendre de l’horizon très proche. La Mer des Antilles s’enveloppe des parfums de l’eau, qui sont des parfums d’algue salée.

— Bonjour, rêveur.

— Bonjour, amie.

— À quoi va-t-on jouer, aujourd’hui ?

— À rien… à être nous deux sous le soleil et le vent.

— …

— …

Le matin magnifique étend de nouveaux tapis ardents, çà et là, au large.

— Des cigarettes et du thé, d’abord… Puis, nous dormirons sur les nattes du pont, puis je veux revoir les dentelles de Madère.

— …

— Quel homme singulier vous faites… vous êtes là, immobile, heureux… vous êtes bon,