Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tour. Comme un feutre brûlant, la chaleur du ciel enveloppe les choses.

C’est le soleil qui tue, le feu qui pénètre les muscles.

Tout défaille et se meurt sous ce supplice, sous ces brûlures qui font gémir les hommes et les choses.

Que faire dans ce port ?… Que faire ?… Je suis seul… L’ennui me serre le cœur et m’étouffe… L’heure molle est immobile… Que faire ?… Une seule image habite ma pensée… L’obsession douloureuse trouble mon cœur à pleurer.

Un marin hurle derrière la cloison sous la torture de l’accès de fièvre. Des râles d’agonie emplissent l’air.

Agenouillée près du bassin en terre cuite rempli d’eau, la jeune créole boit au creux de sa main, s’étire et soudain chante à pleine voix je ne sais quel cantique.

Sa jeune voix et son rire et l’eau fraîche qu’elle m’apporte dans le coui en bois, sont un repos et une caresse.

Je sais qu’Elle l’attend ce soir sur le pont et qu’ils viendront ici cette nuit… Cette nuit, la