XV
— Je vois dans vos yeux monter la marée.
Elle sourit, attentive et surprise à ma voix.
— Par vos yeux, je sais que le flux monte vers l’horizon. Je sais que l’heure est revenue où l’attraction de la lune soulève la masse vivante de l’eau… L’eau de votre regard était grise et verte. Elle est maintenant bleue ; et chaque fois que la nuance de vos yeux s’altère, je sais que l’action du ciel sur l’eau se fait sentir à vous…
L’air est d’une divine douceur. De longs relents de marais salé… Des ondulations de musique lointaine très floue… Une lumière blanche et calme, une lumière de lune ardente…
— La mer et les planètes communiquent et chaque battement du pouls de l’Océan est entendu du soleil et des astres… La mer régit toutes les lois de la terre. Aucun homme n’échappe à sa domination… Mais, vous, la Mer vous possède et, comme le vieux Navire, elle vous pénètre…
Nous restons ainsi jusqu’à la nuit, indécis,