XIII
Les hommes qui vivent sur la mer subissent l’influence de l’air ambiant ; ils deviennent silencieux.
Les voyageurs en troupeaux sur les paquebots festoient, s’agitent et continuent la vie terrienne. Ils ne vivent pas la vie de la mer. Ils vivent la vie d’hôtel… Mais nous qui sommes seuls sur ce bateau errant, nous ne sommes pas assez forts pour échapper aux forces du silence.
Le choc du bateau sur les vagues ne trouble pas la paix profonde.
Le silence de la Mer n’est point le silence de la forêt ou de la terre inhabitée. Sur les hauteurs de l’eau soulevée par l’orage, sur la plaine de l’eau immobile, on sent une présence vaste et terrible.
Quelle est cette vie qui plane sur la mer ? La Présence lointaine s’approche avec le vent, nous enveloppe de mystère et de peur.
Sans cesse sur le qui-vive, ombrageux, sur ses gardes contre l’ennemi possible, le Bateau