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ramures ; le toit de la forêt craque. Une voix presque humaine récite :

— Il est venu par l’allée d’orangers. Un cri d’épouvante a salué l’arrivée de l’homme qu’Elle attendait… car Elle savait qu’il viendrait…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Il s’est arrêté sur le seuil, dans l’encadrement des glycines et il n’a prononcé qu’un mot : son nom. Il savait qu’Elle était là. N’était-ce pas lui qui avait préparé le voyage sur le Bateau inconnu ? C’était lui qui avait écrit : « Il faut venir. »

Il était là, debout, très pâle, l’homme pour lequel Elle avait tué, le Maître, la Force, le premier amour…

Quelle folie d’avoir pensé qu’Elle pouvait échapper à cette étreinte…

Tremblante, les deux mains crispées à la table, Elle le regardait affolée :

— Je ne veux pas, va-t-en, a-t-elle crié.

Et, cependant, ils sont partis… Je les ai vus passer, haletants, épuisés, traqués par la peur.