cution de sa tâche… Si un forçat égaré approche des pirogues dont il a la garde, il le tue.
Massout est mon ami parce que ma cantine contient du tafia.
— Cette femme blanche… dit-il. Qu’importe ? Elle est passée avec les Indiens… Les Indiens sont des chiens… Ils volent le poisson fumé…
Soudain, Massout a mis ses doigts écartés sur sa bouche. Ses yeux fixent quelque remous de la rivière.
En rampant, il s’est glissé au bord de l’eau et le voilà qui jette à un banc de poissons qui passe une nourriture mystérieuse. Ce sont des « lianes enivrantes », les lianes au parfum subtil qui grisent le poisson.
En un instant, des ventres blancs de poissons apparaissent à fleur d’eau. Massout s’engage à mi-corps dans la rivière et pêche d’étranges poissons aux yeux énormes, dont la tête est plus grosse que le corps.
Puis Massout chante, insolent et tranquille, indifférent à mes questions, absorbé désormais par le seul souci de la nourriture qu’il grille à même sur la braise.