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Quel orgueil et quelle souplesse dans ce corps dressé soudain… Mimant sa prière, onduleuse et féline, Lily tend les bras, se plie, bande les reins… La passion de la chasse met des lueurs fauves dans ses prunelles.

Elle connaît les secrets des chemins compliqués que suivent les Indiens sur la rivière. Elle sait que pour se terrer à l’affût il faut se mettre sous le vent. Elle sait qu’il faut mêler ses traces et son odeur à celle des fauves…

— Deux jours et deux nuits de chasse… Tu tiendras à la portée de ton fusil la pirogue que ces nègres poursuivent.

Sur le seuil de la porte, elle se retourne encore, regarde longuement, hésitante. Et, cueillant au passage une poignée de glycines, elle part, d’un trait, dans le soleil.