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LIII


Entre les bardeaux à claires-voies, chargés de glycines passent des lames de lumière.

Dans la pénombre dorée, Lily est couchée, à plat ventre, soutenant sur ses coudes dressés sa tête de jeune sphinx.

— Ces nègres sont des chasseurs stupides. Ils sont plus bruyants que des loutres dans la rivière… Ils sont plus lourds que des pakiras dans la brousse… Ils gémissent et crient… Ils brouillent les traces…

— …

— Et toi tu restes là… Crois-tu que pour chasser cette femme blanche, les nègres sauront suivre la trace des Indiens ? Ils ne connaissent pas les odeurs que porte le vent. Ils ne savent pas lire l’écriture des pas sur la terre humide… Ils se perdent sous la voûte obscure de la forêt comme les chiens…Lève-toi, prends ton fusil… Suis-moi…

— …

— Pourquoi restes-tu silencieux ? Quelle peur te retient ?