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LII


Encore un soir humide chargé de brume… la brume froide qui pénètre et enveloppe le corps comme un linge mouillé.

Les Saramacas en cercle, accroupis sur de petits bancs, attendent le repas qui cuit… L’humidité gluante nous apporte la fièvre… Peut-être aussi cette rencontre… cette pirogue d’Indiens… et cette femme, seule dans cette barque…

— Les ombits n’ont pas de corps, ils marchent sur l’eau. Ce sont des esprits et des dieux…

Le brasier s’éteint. Les femmes, attentives aux paroles du vieux nègre, frissonnent aux bruissements des lianes.

— Les ombits prennent des formes humaines… Les Indiens seuls comprennent leur langage…

— …

— La pirogue n’est qu’à deux pointes d’ici… Les Indiens ont carbété au camp des forçats… demain nous verrons leurs traces.