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XXXIV


— Ils étaient là, dit le vieux Navire, tremblants, émus par je ne sais quelle contagion de la peur… Le cœur des femmes est profond et mystérieux comme le cœur de la mer. Ils parlaient d’amour. Quelle passion et quelle tendresse !… Aucune femme, dans la solitude de l’Océan, ne résiste à l’amour. Elle s’abandonnait, heureuse, séduite… Mais, soudain, voici que des profondeurs de son âme, voici que montait l’écho d’une autre voix. Elle entendait distinctement les mêmes paroles d’amour venant d’un passé lointain qui semblait perdu dans une existence antérieure. C’était la voix du premier amant… La voix qui parlait sur sa nuque était la voix du premier amant, de l’homme dont l’étreinte laisse sur le corps de la femme l’empreinte ineffaçable.

— …

— Une ombre était apparue entre eux qu’ils apercevaient maintenant l’un et l’autre… et ils restaient là, hostiles, angoissés, n’osant reprendre leurs mains enlacées…