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(Histoire) où, parlant de Busiris, chrétien de la ville galate d Ancyra, qui fut crucifié pour sa foi à Myros, ville de Phrygie, sous l empereur Julien l Apostat, il écrit : « De sorte que, lorsqu on l eût conduit vers l instrument du supplice, il ordonna que celui-ci fut élevé. » Et encore : « Parmi les Chrétiens qui avaient été jetés en prison, il choisit premièrement un jeune homme nommé Théodore et le lie au poteau où l on avait l habitude d infliger des supplices et où il fut déchiré pendant longtemps avec des griffes de fer. » De même Prudentius — pour ne pas citer une seconde fois les vers tirés de son hymne sur le martyre de saint Romain et où il fait ce saint parler « d elever la voix du haut de l échafaud » — dit d un martyr :

« Scindant utrumque milites teterrimi
Mucrone bisulco pensilis latus viri. »


« Les sauvages soldats coupèrent et ouvrirent ses flancs
Avec une épée à double tranchant tandis qu il pendait là. »

Tels sont les principaux arguments sur lesquels se reposent Sigonius et ceux qui suivent son opinion, laquelle nous allons réfuter. Et pour rendre plus facile la réfutation, nous devons déclarer, pour commencer, que ce savant a sûrement fait une confusion entre le cheval de bois, d une part, et de l autre, entre premièrement : la plate-forme en bois ou échafaud où l on avait coutume de placer les prisonniers pour les torturer, et, deuxièmement : les lourdes entraves ou blocs dans lesquels les prisonniers étant en prison avaient les jambes fixées et écartelées jusqu au quatrième ou cinquième trou, et étaient ainsi tenus dans une souffrance constante.

De plus, il faut remarquer, en passant, que ce mot plate-forme avait encore une autre signification, voulant indiquer quelquefois, quoique à moins proprement parler, une combinaison faite