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De tous ces passages, donc, il apparaît, d une manière manifeste, que l opinion que nous avons nous-même adoptée et déclarée concernant le cheval, est la vraie, savoir que c était une machine de bois fabriquée à la ressemblance d un vrai cheval ; et non, comme le veut Sigonius, simplement une sorte d échafaud ou de plate-forme. Car, si c était cette dernière chose, comment le poète Pomponius, cité plus haut, pourrait-il parler de prisonniers enfourchant le cheval et comment Cicéron eut-il pu se servir de termes ayant la même signification ? Et comment Ammianus Marcellinus eût-il pu parler d hommes étant torturés sur le cheval, puis, lorsque les cordes avec lesquelles ils étaient liés étaient relâchées, tombant immédiatement sous le ventre du cheval, le corps pendant, courbé en deux, et non pas étendu droit ?

Mais arrivons aux raisons allégués par Sigonius et à leur réfutation.

Son premier point est qu Eusèbe, Histoire ecclésiastatique, faisant mention du cheval, implique que c était une sorte d échafaud ou de plate-forme que l on avait l habitude d élever toute droite. Voici ses paroles :

« Mais lorsque ces cruelles et tyranniques formes de torture, en raison de la sainte patience des martyrs, qui était confirmée par les mérites du Christ, semblaient avoir toutes été appliquées et infligées en vain, le démon imaginait contre eux d autres nouvelles inventions. C est pourquoi ils étaient jetés dans des donjons où ils restaient misérablement, dans des endroits sombres et insupportablement pleins d horreur, tandis que, quelquefois, leurs pieds étaient fixés dans de lourds blocs de bois, l un de l autre étant jusqu à la distance du cinquième trou. » Cela, ajoute Sigonius, montre que le cheval était une plate-forme en bois sur laquelle on étendait les prisonniers. Il s en rapporte aussi à d autres passages tirés de Sozomen