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Arrachez-moi ma foi, si vous pouvez.
Les tortures, la prison, les griffes de fer,
La plaque rougie au feu crépitant sous les flammes,
Et la mort elle-même, le dernier des châtiments,
Ne sont que des jeux pour le Chrétien.
De toutes ces choses, le champion de Dieu se moque,
Frappant l une centre l autre ses mains sanglantes,
Riant parce que le crampon qui perçait sa chair
N entrait pas plus profondement.

De même dans l hymne de saint Romain, le Martyr :

Amor coronae pœnae prævenit trucem

Lictoris artem, sponte nudas offerens

Costas bisulcis execandas ungulis.

Et encore dans la même :

Non ungularum tanta vis latus fodit

Mucrone, quanta dira pulsat pleuresis :
Nec sic inusta laminis ardet cutis,

Ut febris atro fele venas exedit.


L amour de la couronne du martyre
Triomphe du pouvoir sauvage du bourreau,
Faisant offrir volontairement les flancs nus à la laceration des crampons à double fourche.
La griffe de fer ne déchire pas le côté aussi cruellement de ses dents aiguës,
Que ne le fait la pleurésie dans son attaque mortelle.
Les plaques ardentes ne brûlent et ne rôtissent pas la peau d une façon aussi terrible
Que la fièvre et la noire bile quand elles consument le sang des
veines.